Sous
la direction de :
Pr.
Khalil MGHARFAOUI
&
Pr.
Abdelouahad MABROUR
- Etude quantitative auprès de quatre-vingt-dix enseignants des écoles primaires publiques -
Introduction
La pandémie de Covid-19 a mis en lumière l’usage des
Technologies de l’Information et de la Communication dans le système éducatif
marocain.
Cette pandémie a provoqué un bouleversement dans de
nombreux secteurs d’activité, y compris l’enseignement. Des mesures de confinement
sont appliquées à toutes les villes du Maroc et le gouvernement marocain a décidé
de fermer les établissements scolaires le lundi 16 mars 2020.
Au moment du confinement, les écoles primaires publiques
marocaines, l’échantillon de notre recherche, étaient dans l’obligation
d’assurer une continuité pédagogique et faire face à cette situation de crise
sanitaire. Elles ont basculé vers une transition numérique de différents modes
de fonctionnement (cours à distance, travail synchrone et asynchrone, classes
inversée...etc).
En revanche, ces écoles se trouvent confrontées à une réalité
à visée sociale. Les TIC nécessitent des moyens, un investissement financier et
des ressources humaines permettant la mise en place et la pratique.
Après le confinement, les enseignants et les élèves sont
touchés par cette transformation digitale. On peut la considéré comme une
découverte pour certains et une expérimentation pour d’autres.
Actuellement, malgré les cours en présentiel, de nouveaux
formats de cours ont eu lieu, tel la classe hybride. Les formations, non plus,
n’ont pas échappé à ce changement.
L’objet de cette étude est de démontrer que cette pandémie a accéléré
l’usage des TIC dans l’enseignement primaire à l’école publique marocaine
et que ces technologies peuvent favoriser davantage l’apprentissage en
autonomie des élèves.
Le passage
obligatoire aux cours à distance a permis de revoir l’usage pédagogique du
numérique, la disponibilité des ressources complémentaires, la gestion du temps
et du groupe classe et les moyens disponibles. Aussi, la formation et
l’implication des enseignants peuvent contribuer à l’utilisation performante
desdites technologies et à l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de
l’apprentissage.
Alors, Quel est l’impact de cette
pandémie de Covid-19 sur l’utilisation des TIC dans l’enseignement à l’école publique
marocaine ?
Des questions sont
à poser pour clarifier les divers aspects et identifier les différents angles
de ce problème :
·
Cette crise sanitaire de Covid-19
a-t-elle permis de découvrir ou renforcer l’exploitation les TIC dans
l’enseignement primaire publique au Maroc ?
·
Quelles sont les outils d’accompagnement
et de formation mis en place au profit des enseignants du primaire de l’école
publique par le Ministère de l’Éducation National Marocain ?
Les hypothèses
suivantes permettent de donner quelques éléments de réponses à nos questions :
L’utilisation des
TIC dans l’enseignement primaire pendant et après le confinement était une
découverte et aussi une expérimentation des nouvelles techniques pour
enseigner. Une nécessité pour faire face à une situation de crise.
La pratique des TIC
dans les écoles primaires publiques marocaines nécessite des moyens et des
formations adéquates pour se familiariser avec ces outils, sans négliger l’implication
de l’enseignant, le facteur essentiel de contribution au capital culturel de
l’élève.
Suivant les
statistiques de 2015-2016 du dépliant « l’éducation nationale en chiffre»,
le nombre des enseignants est plus élevé dans les écoles publiques que dans les
écoles privées.
Alors, les enseignants pratiquant
dans les écoles primaires publiques marocaines de la ville d’El Jadida seront
l’échantillon d’étude.
Quatre-vingt-dix
enseignants ayant exercé pendant et après le confinement seront visés par cette
enquête. Les enseignants du milieu rural seront majoritaires suivant les
résultats des statistiques de la source ci-dessus (Ibid.).
Par le biais d’une
étude descriptive, la population cible sera abordée via un questionnaire
numérique « Google Forms » en français.
Afin d’avoir une idée claire sur
l’impact de cette pandémie sur l’utilisation des TIC dans l’enseignement du
primaire à l’école publique au Maroc, le questionnaire est divisé en trois
parties.
La première partie concerne le
profil de l’enseignant (sexe, âge, niveau d’étude, type d’école, expérience,
équipement personnel en TIC, niveau de manipulation de l’informatique).
La deuxième partie est dédiée à
la période avant la pandémie de Covid-19. L’objectif est de connaître les
pratiques de l’enseignement en classe. L’autonomie de l’élève et l’implication
de l’enseignant favorisent l’innovation et la facilité d’interaction dans
l’apprentissage. Aussi, la réalisation des projets fait partie des pédagogies
actives qui visent à ce que l’élève soit un acteur de son apprentissage, comme
signalé dans les orientations pédagogique de la vision stratégiques 2015-2030.
La connaissance de bases en
informatique, l’accès à la formation, l’usage des outils numériques mis en
place par le Ministère de l’Education Nationale donnent une vision sur la
qualité de l’enseignement, le profil et l’implication de l’enseignant.
Quant à la
troisième partie, en temps de la pandémie de covid-19, c’est pour étudier le
bouleversement qu’à subit le système éducatif et notamment l’école primaire
publique marocaine. Aussi, pour savoir la possibilité d’assurer des cours à
distance et de mesurer le degré d’utilisation des TIC dans l’enseignement.
I-
Qu’est-ce
que les TIC dans l’enseignement ?
1-
Les Technologies de
l’Information et de la Communication (TIC)
L’acronyme TIC contenant les initiales abréviatives des éléments
suivants : Technologie, Information et Communication.
Pour comprendre le terme « Les technologies de
l’information et de la Communication » dans sa globalité, nous allons
procéder brièvement à la définition de ces trois mots séparément :
Technologie :
Etymologiquement parlant, ce terme provient du grec technología,
téchnē qui signifie « art, compétence » et –logía qui signifie « science, discours ».
Comme définie dans les deux citations ci-dessous, le mot
technologie peut être lié à des domaines spécifiques basés sur des outils, des
pratiques et des techniques scientifiques. Par exemple technologie de
l’information, de construction, de web, de la mécanique, de la santé…etc.
Étude des outils,
des techniques et des procédés employés dans les diverses branches de
l’industrie.
Ensemble cohérent
de savoirs et de pratiques dans un certain domaine technique, fondé sur des
principes scientifiques.
Information :
L’information est le message parlé ou écrit, en image, en
audio ou en vidéo donnant connaissance d’un fait.
En informatique, l’information est un ensemble de données (voix,
image…) susceptible d’être collecté, traité et/ou diffusé à l’aide d’un
support.
Action d’informer
ou de s’informer : l’information des lecteurs.
Informer :
v.t. (Lat. Inforrmare, donner une forme). Mettre au courant de qqch, donner des
renseignements sur, avertir, instruire (Ibid.).
Tout événement,
tout fait, tout jugement porté à la connaissance d'un public plus ou moins
large, sous forme d'images, de textes, de discours, de sons.
Nouvelle
communiquée par une agence de presse, un journal, la radio, la télévision.
D'après le
dictionnaire d'informatique Morvan (4) l'"information" est un objet à
la base de la communication des connaissances et d'après le GUINGUAY-LAURET,
autre dictionnaire d'informatique (5), l' "information" est la
"signification que l'on attribue à une expression conventionnelle ou
"donnée" de telle sorte qu'elle constitue pour l'observateur un
élément de connaissance". La "donnée" est, elle, un fait
"ou notion représenté sous une forme conventionnelle convenant à une
communication, une interprétation ou un traitement soit par l'homme soit par des
moyens automatiques" (définition ISO). La "donnée variable" est,
"dans les traitements périodiques, une donnée prenant à chaque période des
valeurs différentes comme par exemple le nombre d'heures travaillées" (5).
Communication :
Nous définissons la communication dans le cadre des
sciences de l’information et de la communication. C’est le rapport
homme-machine lié à des techniques permettant la transmission, le partage et la
diffusion du message.
Communication :
n. f. Le fait de communiquer : être en communication avec qqn. Action de
communiquer qqch ; avis, message, renseignement : communication d’une
nouvelle. Communication de masse ensemble des moyens e techniques qui
permettent la diffusion de messages écrits ou audiovisuels auprès d’une
audience vaste et hétérogène.
Science de la
communication : ensemble des activités et connaissances concernant la
communication au moyen de signes, notamment entre les êtres humains
(neurosciences, sciences cognitives, informatique, certaines sciences humaines
et sociales).
Alors, les Technologies de l’information et de la
communication est l’ensemble des outils et des équipements permettant la transmission
des informations et la communication à distance.
Les technologies de
l’information et de la communication (TIC) regroupent l’ensemble des outils,
services et techniques utilisés pour la création, l’enregistrement, le
traitement et la transmission des informations.
Il s’agit donc
principalement de l’informatique, d’Internet, de la radio-télévision (en direct
et en différé) et des télécommunications.
L’ensemble des
technologies numériques utilisant l’ordinateur dans le but de but de chercher
et de diffuser des informations et/ou d’optimiser la communication.
Le dictionnaire
Larousse définit les technologies de l'information et de la communication comme
étant un « ensemble des techniques et des équipements informatiques
permettant de communiquer à distance par voie électronique (câble, téléphone,
Internet, etc.).
Ensemble d’outils
et de ressources technologiques permettant de transmettre, enregistrer, créer,
partager ou échanger des informations, notamment les ordinateurs, l’internet
(sites Web, blogs et messagerie électronique), les technologies et appareils de
diffusion en direct (radio, télévision et diffusion sur l’internet) et en
différé (podcast, lecteurs audio et vidéo et supports d’enregistrement) et la
téléphonie (fixe ou mobile, satellite, visioconférence, etc.).
L’Encyclopédie de
l’Agora définit les TIC de la façon suivante : « elles
regroupent à la fois des technologies, de plus en plus informatiques, qui
traitent et transmettent de l’information, et qui peuvent contribuer à
organiser des connaissances, à résoudre des problèmes, à développer et à
réaliser des projets ; elles reposent sur l’utilisation d’un ensemble
d’outils, et non d’un seul, qui sont interconnectés, combinés et qui permettent
un degré minimal d’interactivité. Elles favorisent alors une plus grande prise
en charge de l’apprentissage par l’élève et s’inscrivent ainsi dans les sillons
du cognitivisme et du constructivisme. »
C’est la production, le traitement et la diffusion des
informations par voie électronique. Ces technologies ne se limitent pas dans la
transmission, il s’agit aussi de la création et la conception des ressources
numériques diffusées en directe et en différé.
Deux domaines sont liés aux technologies de l’information
et de la communication : l’informatique et le numérique (le moyen et la
technique).
L’informatique est la science du traitement rationnel de
l’information par des machines ; et le numérique est le traitement chiffré de
l’information, il recouvre les télécommunications et Internet. Malgré tout, le
terme TIC se définie aussi selon le secteur d’activité.
2-
Les TIC dans
l’enseignement
Depuis l’introduction des technologies de l’Information et
de la communication dans l’enseignement, leur utilisation a été la
préoccupation des acteurs du système éducatif. En classe, en formation, pour
l’enseignant ou pour l’élève, l’intégration de ces technologies dans les
pratiques pédagogiques nécessite des réflexions au niveau :
·
Du
choix du matériel pédagogique adapté aux besoins et au contexte
·
De
la mise en place des ressources multimédias
·
De
la conception des ressources ou des dispositifs d’apprentissage médiatisé.
Il s’agit des compétences à développer. L’enseignant, le
facteur essentiel de contribution à l’utilisation des TIC ne peut pas se
transformer ni en informaticien ni en spécialiste en technologie. Donner
l’occasion de construire des « savoirs d’action » est plutôt question
de logique. Les formations et les pratiques contribuent à l’appropriation
desdites technologies.
La pratique des technologie de l’information et de la
communication dans l’enseignement inquiètent les uns et ravissent les
autres :
« Pour les
premiers, l’utilisation systématique du numérique éloigne les élèves de la
nécessaire fréquentation du livre, fait explorer les capacités d’attention
linéaire et encourage un zapping permanent où la séduction du spectaculaire
abolit toute rigueur et, finalement, toute véritable culture. Pour les seconds,
l’usage des technologies numériques offre des possibilités fabuleuses pour
explorer les œuvres humaines sous un jour nouveau, en débusquer les
architectures secrètes, en comprendre les enjeux et développer ainsi une pensée
personnelle informée et critique. »
II-
Les
TIC dans l’enseignement primaire au Maroc
En 2008, deux
discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI contenant des orientations et des
appels aux technologies novatrices. Le Maroc a visé les technologies de
l’information et de la communication comme étant un axe stratégique du
développement. Elles apportent des opportunités réelles et améliorent la vie
quotidienne des citoyens. En revanche, elles exigent un investissement dans la
conception et la réalisation, suivant des orientations et des programmes bien
définis.
L’enseignement est
considéré un des secteurs clés qui nécessite aussi une impulsion et une réforme
profonde dans le système de l’éducation national. (Ibid.).
1-
Les équipements des
ménages en TIC au Maroc
Selon les derniers résultats de
l’enquête de collecte des indicateurs TIC de l’Agence Nationale de
Réglementation des Télécommunications au titre de l’année 2018, il existe une forte
adoption des TIC dans la société Marocaine et une progression des équipements
permettant l’usage de l’Internet.
Entre 2011 et 2018, la croissance
moyenne de taux de pénétration du Smartphone est de 25,9%. Entre 2010 et 2018,
le taux d’internet est de 14,6%.
En 2018, dans le milieu urbain,
72,3% des ménages possèdent un ordinateur et/ou une tablette. Dans le milieu
rural, c’est presque la moitié (35,9%).
L’accès à l’internet a été
multiplié par 3 en 8 ans. Le mobile est en tête de classement. Il permet cet
accès avec un taux de 74,2%.
Les principales motivations des
ménages sont :
·
Les réseaux sociaux et les jeux (95,2%)
·
L’actualité (86,1%)
·
Le suivi professionnel (51,3%)
·
Le suivi scolaire (33,3%)
Quant aux enfants âgés de moins
de 15 ans, 41% qui utilisent internet avec un contrôle parental de 73%.
56,8% des ménages considèrent que
l’école est responsable de l’éducation des enfants à l’usage de l’internet.
2-
L’usage des TIC dans
l’enseignement primaire à l’école publique marocaine
a)
La vision stratégique pour la
réforme de l’école 2015-2030
La vision stratégique pour la
réforme de l’école 2015-2030 est un projet mené par le Conseil Supérieur de
l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) et Mis en
œuvre par le Ministère de l’éducation Nationale, de la formation
Professionnelle (MENFP).
Tous les acteurs du système
éducatif étaient concernés par ce travail collaboratif afin de dégager des
fondements pour une École nouvelle tout au long de cette période prédéfinie
2015-2030. Ils ciblent les acquis des apprenants, les pratiques pédagogiques des
enseignants et l’état des établissements.
Les technologies numériques sont
au cœur des objectifs stratégiques de cette École nouvelle. Et la maîtrise d’usage
permet l’innovation et la création d’une société productrice de savoir.
b)
L’école primaire
publique au Maroc
L’école primaire publique
au Maroc accueille des enfants issus du préscolaire ou des écoles
traditionnelles coraniques.
Elle regroupe deux
cycles d’enseignement, le premier est considéré comme une phase de
consolidation des acquis des apprentissages du préscolaire et au même temps une
étape préparatoire avec un maximum d’égalité de chances pour les enfants qui
n’ont pas bénéficié d’apprentissage avant l’âge de 6 ans.
Il dure deux ans et
permet à l’enfant d’acquérir des connaissances de base à l’écrit et à l’oral en
langue arabe, d’être initié à une langue étrangère, d’être sensibilisé à la santé
et au monde qui l’ entoure, d’être épanouie avec des activités physiques et
artistiques, de construire les premiers outils pour structurer sa pensé.
Le second cycle est
une phase approfondie des connaissances et des habiletés. Il dure quatre ans
dans la même école que le premier cycle. C’est une extension des apprentissages
sur les plans religieux, civiques et éthiques.
On peut le
considérer comme une phase d’apprentissage et de développement des capacités nécessaires
pour réussir.
Le raisonnement, la
réflexion cognitive et les stratégies d’acquisition sont au cœur du programme. L’élève
acquiert progressivement des compétences qui lui permettent de maîtriser les éléments
clés dans cette étape d’apprentissage.
À la fin des deux
cycles, les élèves admis à l’examen normalisé bénéficient d’un certificat
d’étude primaire pour passer au cycle collégial de l’enseignement secondaire. (MEN, 2019)
c)
Etat des lieux
Prenant l’exemple du programme GENIE «Généralisation des Technologies d’Information et de
Communication dans l’Enseignement », le gouvernement Marocain a visé
l’insertion des TIC dans le système éducatif depuis 2006.
Cette initiative nationale est
lancée en 2005 afin de chercher l’efficacité au niveau des infrastructures, de
la formation des enseignants, des ressources numériques et les pratiques de
l’enseignement et de l’apprentissage.
Les principaux objectifs de ce
programme tournent autour des enseignants : leur participation active,
leur contribution à l’amélioration de la qualité de l’enseignement ainsi que
leur utilisation efficace des Technologies de l’Information et de la
Communication. Alors, deux modules de formations ont eu lieu, l’initiation en
informatique et l’usage pédagogique de ces technologies.
Au niveau des
infrastructures, 87% des établissements scolaires sont équipés d’un
environnement multimédia et connectés à Internet avec filtrage (6500 écoles
primaires équipées en valises multimédia).
En ce qui concerne
la formation, 70% du corps pédagogique a été formé et 148 centres de formation
aux TIC ont été créés dans tout le pays.
Entre 2010 et 2013,
le Laboratoire National de Ressources Numériques (LNRN) a fourni et mis en
place des ressources numériques aux écoles via le portail
« taalimtice.ma ». (Unisco, 2018)
Dans l’article 33
du bulletin officiel Nº 6944 – 2 joumada I 1442 (17-12-2020), le gouvernement Cherche
à améliorer la qualité d’apprentissage et de formation par l’intensification
des nouvelles technologies de l’éducation. Il appelle au renforcement de l’intégration
des TIC dans l’enseignement, à la création des laboratoires des ressources
numérique, et au développement de l’enseignement à distance comme complément à
l’apprentissage en présentiel.
Cela dans une
démarche progressive et dans une perspective de généralisation.
De nombreux outils
(plateformes, logiciels, applications et ressources pédagogiques, programmes
des chaînes télévisées …etc.) sont mis en place avant et pendant la pandémie
Covid-19 :
MASSAR : un système
de gestion scolaire mis en œuvre en 2014 avec une généralisation d’accès en
2016. Il permet le suivi individuel de l’élève ainsi que son parcours éducatif.
C’est une base de données qui peut servir les projets nationaux de réforme pour
une meilleure qualité d’enseignement.
Le mercredi 03 mars
2021, Le ministère de l’Éducation nationale lance officiellement trois
nouvelles applications mobiles et téléchargeables gratuitement afin de facilité
l’accès aux enseignants, élèves et parents :
MASSAR MOUDARIS est une
application de gestion et de suivi des activités de classe (des absences, des
devoirs, du cahier de texte, des contrôles continus, des Notes…etc). Elle
permet à l’enseignant de consulter le parcours scolaire de l’élève.
MASSAR MOUTAMADRIS : c’est une
application de suivi individuel en temps réel. L’élève reçoit une notification
en cas d’absence, de devoir à rendre ou d’une note d’un contrôle continu. Il
peut consulter ses devoirs, son cahier de textes, les résultats ou les dates
des contrôles continues.
MASSAR TUTEURS : C’est une
application avec un système de notification permettant aux parents d’élève de
suivre les activités de classe de leurs enfants en temps réel ainsi que leur
parcours scolaire. (gov.men.massar.tuteur, 2021)
TAALIMTICE : C’est un
portail national accessible à tous les acteurs du système éducatif marocain via
l’adresse http://www.taalimtice.ma. Il contient trois
espaces majeurs : espace informatif, espace collaboratif et espace
ressources numériques. Il permet l’échange des informations dans le domaine des
TICE et la participation active à travers la conception. Tout utilisateur
inscrit peut profiter des ressources numériques mises en place dans le cadre
des projets régionaux et nationaux. . (GENews N°8,
2011)
TELMIDTICE est une
plateforme d’enseignement à distance, nommée aussi « soutiensco2021 »
et destinée à tous les niveaux. Elle est créée pour faire face à la situation
de crise sanitaire de Covid-19 au moment du confinement et elle fournit aux
élèves un ensemble de ressources numériques sous forme de vidéos, applications,
fichiers interactifs…etc.
MOOCGENIETICE : est une
plateforme d’apprentissage accessible aux professionnels de l’éducation à tout
moment, selon leur besoin et leur rythme. Elle offre un espace en ligne,
alimenté des cours et des ressources spécialisés dans l’apprentissage et
l’enseignement.
E-TAKWINE : est une plateforme de formation à
distance au profit des enseignants contractuels, elle vise à renforcer leurs
acquis en planification des apprentissages, de gestion de classe, informatique,
TIC …etc.
MICROSOFT TEAMS : est une plateforme collaborative mise en
place à partir du lundi 23 mars 2020 officiellement par le ministère de
l’éducation Nationale afin d’assurer la continuité pédagogique. Cet espace est
intégré dans le système de gestion scolaire MASSAR pour les écoles
publiques avec une couverture de 52% des classes virtuelles et les écoles
privées de 15%.
L’état des lieux
des utilisations des TIC dans l’enseignement à l’école primaire au Maroc ainsi
que les outils mis en place nous permet de repérer la capacité d’intégration de
ces technologies dans le système éducatif et identifier les obstacles qui
entravent les pratiques en classes.
De nombreux acteurs
d’enseignement ont été mobilisés pour relever le défi et réussir l’intégration
des technologies de l’Information et de la Communication dans le système
éducation à tous les niveaux : administration, suivi pédagogique,
formation, encadrement et gestion. Cela dans le cadre des orientations de la
vision stratégique de la réforme 2015-2030.
Avec la crise
sanitaire de la Covid-19, des plateformes ont été créés afin de permettre aux
enseignants d’assurer la continuité pédagogique et aux élèves d’y accéder
facilement.
De nombreux
éléments sont mis à l’étude au niveau de l’utilisation des dites technologies.
Il ne s’agit pas d’une occasion pour une transformation digitale. Il est plutôt question d’une nécessité qui
permet de donner l’occasion aux élèves d’innover et aux enseignants de
construire des savoir-faire en la matière.
CHAINE TELEVISEE
La chaîne TV
Attakafiya est une chaîne éducative à la base, de savoir et de culture
consacrée aux émissions de divertissement et aux apprentissages. Elle a été
alimentée des ressources numériques au moment du confinement pour garantir la
continuité pédagogique et l’apprentissage scolaire pour tous les apprenants.
Elle fait partie de la Société Nationale de Radiodiffusion e de télévision
(SNRT).
3) La pandémie de COVID-19
La Covid-19 est une
maladie infectieuse transmissible des personnes infectées. Sa propagation a
commencé en décembre 2019 dans la ville de Wuhan en chine avant de devenir une
épidémie nationale.
Le
mot Covid-19 désigne la pathologie, la maladie provoquée par le
coronavirus responsable d’une pandémie au début de l’année 2020.
De la même façon
qu’en 2003 un coronavirus avait entraîné une épidémie de SRAS (acronyme
de syndrome respiratoire aigu sévère), celui de 2020 est à l’origine d’une
pandémie de Covid-19, ou par abréviation, de Covid.
Par raccourci, le
mot Covid-19 est parfois utilisé pour désigner le virus lui-même.
Le
mot Covid-19 est apparu le 11 février 2020, lorsque l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) a donné un nom à la pathologie provoquée par le
virus connu jusque-là sous le nom technique de 2019-nCov, et d’abord
appelé coronavirus de Wuhan. Ce renommage a notamment pour but d’éviter de
stigmatiser la région qui était le premier foyer connu de cette pandémie.
Covid-19 est
formé à partir des syllabes co et vi empruntées au
mot coronavirus, et de l’initiale du mot anglais disease, qui
signifie « maladie, pathologie ». Le nombre 19 correspond à
l’année d’apparition du virus chez l’être humain : 2019 (Ibid.).
Cette situation de
crise a conduit à la suspension des cours et à la fermeture des écoles. Une
continuité à distance a été mise en place durant toute la période de
confinement qui a duré près de six mois.
Le président de
l’Association des pédiatres de Rabat « Khalid BOUHMOUCH » a été
interviewé par le magazine hebdomadaire TELQUEL en septembre 2020. Il a
confirmé que les enfants sont moins touchés par le virus et contaminent
rarement les adultes. Il a favorisé les bénéfices des cours en présentiel et
l’épanouissement social de l’enfant et il a invité les adultes à être prudent
au risque de transmission.
Ses conseils
étaient destinés aux médecins afin d’expliquer aux parents les particularités
de l’année scolaire 2020-2021 et les rassurer sur le risque encouru. Il a
appelé à la vigilance et au calme dans le cas de contamination dans les écoles.
Vu les grandes disparités entre les villes et les campagnes, entre
l’enseignement public et le privé, le président de l’association invite les
responsables de toutes les institutions à la sensibilisation des parents et à
la responsabilisation des enfants pour leur protection. Il a signalé que les
pédiatres sont disponibles au sein de leurs cabinets, par téléphone et les
réseaux sociaux. De plus, une panoplie de recommandations est mise en place
pour que la rentrée scolaire de cette année passe dans les bonnes conditions.
La rentrée scolaire
2020-2021 était différente des précédentes. Le ministère de l’Education
nationale a privilégié le mode à distance mais avec une possibilité de choix
des cours en présentiel de la part des parents. Un formulaire téléchargeable
via le système de gestion scolaire MASSAR-WALIYE est mis au profit des
familles désireuses ce mode d’enseignement.
Cette décision a
provoqué une polémique :
« La
communication du ministère n’est pas claire et donne une image assez abstraite
de cette rentrée. Il me semble que c’est le ministère qui doit gérer son
secteur de tutelle et ne pas laisser les parents livrés à eux même dans ce
contexte difficile. »
« Supposons
que 100% des parents choisissent l’enseignement en présentiel ou au contraire à
distance, comment ces choix vont être harmonisés ? »
Réagissait dans nos
colonnes Ali Fannach, vice-président de la fédération nationale des
associations de parents d’élèves du Maroc (FNAPM) suite à l’annonce du
ministère.
« Pour
l’instituteur, c’est flou. Nous n’avons pas de visibilité sur ce à quoi
ressemblera la rentrée scolaire. Nous attendons que les parents choisissent
entre l’enseignement à distance et le présentiel pour ensuite nous
adapter », témoigne de son côté Samira S., enseignante de français dans un
collège public situé dans une commune rurale près dEl Jadida.
Le 28 août 2020,
par une note ministérielle N°039x20, le ministre saaïd AMZAZI s’est adressé aux
responsables des directions centrales et régionales ainsi qu’aux directeurs des
Académies Régionales de l’Education et de la Formation (AREF). Des modalités
d’organisation des cours à distance et en présentiel sont à adapter selon les
niveaux (primaire, collège, lycée), les capacités des classes et l’évolution de
la pandémie. Une série des dispositifs sont proposés :
-
Le système hybride : Une combinaison
des cours en présentiel et à distance. Les écoles pourront accueillir les
élèves en alternance et suivant la capacité de la salle de classe.
-
Le protocole sanitaire : aération et
désinfections des classes, maintenir la distanciation, le lavage des mains, le
port de masque dans les transports, les cantines …etc.
III-
L’utilisation
des TIC dans l’enseignement primaire pendant la pandémie de la Covid-19
1-
L’utilisation des
TIC en question
Nous rappelons que
notre objectif tourne autour d’une réflexion méthodologique sur l’utilisation
des technologies de l’information et de la communication dans l’école primaire
publique au Maroc. Cette crise sanitaire de Covid-19 permet aux acteurs du
système de l’enseignement au Maroc de se poser des questions à propos des
équipements en TIC et de leur exploitation, de la formation des enseignants
ainsi que les pratiques pédagogiques.
Notre enquête s’est
appuyée sur un échantillon de quatre-vingt-dix enseignants de toutes les
matières de l’école publique primaire marocaine : langue arabe, langue
française, mathématiques, activités scientifiques, histoire-géographie et
éducation à la citoyenneté. Ce sont des enseignants ayant exercé avant et
pendant la crise sanitaire de la Covid-19 dans des écoles publiques du milieu
rural et urbain.
Le questionnaire
contient 33 questions de types fermées à choix multiples. Elles sont réparties
en deux rubriques.
La première, est
pour recueillir tous les éléments permettant de définir les profils des
enseignants au niveau de leur connaissance et leur usage de matériel
informatique ainsi que leur degré de maîtrise. Cela nous éclairera sur l’accessibilité
aux différents outils pédagogiques proposés par le ministère de l’Education
nationale.
La deuxième, contient
deux parties : la première concerne la période avant la pandémie, la
seconde concerne la période pendant la pandémie.
Ces deux dernières parties,
clés de notre projet, nous donne une visibilité sur l’effet de cette crise
sanitaire de Covid-19 sur les pratiques pédagogiques des enseignants en
utilisant les TIC. Ainsi le rôle que jouent la formation et l’implication de
l’enseignant sur la motivation des élèves dans leur parcours scolaire.
Nous avons opté
pour le moyen le plus facile et le plus répandu au Maroc, WHATSAPP.
C’est une application de messagerie et de communication audio et vidéo pour
smartphone et Windows, l’accès rapide et pratique pour recueillir les résultats
de notre enquête.
Avec une demande et
une définition introductive, le questionnaire est diffusé auprès de trois
groupes :
1.
Un groupe WhatsApp des directeurs
des établissements primaires publics marocains ; majoritairement sont du
milieu rural à l’aide d’un agent administratif de l'Académie Régionale
d'Éducation et de Formation (AREF) de la ville d’El Jadida.
2.
Un groupe d’étudiants de l’université
d’El Jadida contenants des enseignants des écoles publiques.
3.
Un groupe d’enseignants de l’Institut
français d’El Jadida où près de 20% sont de l’école primaire publique
marocaine.
Nous avons suivi le
déroulement des réponses jusqu’à ce que le chiffre soit arrondi à 90, c’est la cible
de cette enquête.
C’est une étude quantitative qui nous permet d’analyser l’utilisation personnelle, professionnelle et pédagogique des TIC par les enseignants des écoles publiques de l’enseignement primaire au Maroc, notamment de la ville d’El jadida. Cela est dans un cadre d’état d’urgence qui a commencé le 20 mars 2020 suite au début de la propagation de la pandémie Covid-19 sur le territoire marocain.
Figure 3 : Niveau et équipements des enseignants en informatique |
Figure 1 : profil de l’enseignant |
Figure 2 :
Expérience des enseignants |
Figure 4 : Usage
et maîtrise des équipements personnels numériques |
Figure 10 : La continuité pédagogique